Un maquis militaire

On dirait aujourd’hui professionnel…

Un chef :

Le capitaine André Lanvin-Lespiau était un officier d’active des Troupes coloniales. Membre de l’Armée Secrète depuis sa création, il était en charge du commandement d’une compagnie de tirailleurs indochinois lorsqu’il lui fut demandé de prendre la direction du sous-secteur de la Basse-Romanche.
Il ne fallait donc pas s’attendre qu’il s’y prenne autrement qu’en soldat. C’est ce qu’il fit et il n’a pas déçu.
Il fixa donc lui-même l’organisation de son maquis avec l’aval, houleux parfois, de ses supérieurs, qui n’hésitèrent pas cependant à lui confier très vite la totalité du secteur 1.

Une organisation :

Un secteur avec trois sous-secteurs et chaque commune de chaque sous-secteur avait un chef A.S. local :

  • Sous-secteur 1, Grenoble, aux ordres du capitaine Sapin;
  • Sous-secteur 2, Basse-Romanche, aux ordres du lieutenant Bélier;
  • Sous-Secteur 3, Uriage, aux ordres du lieutenant Marcel, puis du lieutenant Lebreton, puis du lieutenant Menton.
Légende de la carte : Bleu roi : secteur 1 en 1944. Bleu ciel : limite des trois sous-secteurs cité ci-dessus (la "poche" de Bourg d'Oisans sera ajoutée début 1944). Rouge : région ajoutée au printemps 1944. Vert foncé : région ajoutée au secteur 1 en mai 1944. Vert clair : les secteurs voisins de l'armée secrète.

Légende de la carte :

Bleu roi : secteur 1 en 1944.

Bleu ciel : limite des trois sous-secteurs cité ci-dessus (la « poche » de Bourg d’Oisans sera ajoutée début 1944).

Rouge : région ajoutée au printemps 1944.

Vert foncé : région ajoutée au secteur 1 en mai 1944.

Vert clair : les secteurs voisins de l’armée secrète.

Une mission :

Préparer avec un maximum d’hommes formés la libération de la vallée de la Romanche coordonnée par l’Armée Secrète.

Une tactique :

La guérilla, concept alors novateur, mélange subtil de puissance de feu brutale et ponctuelle et d’extrême mobilité. Le mode d’action le plus utilisé sera le harcèlement de l’ennemi par embuscades successives.

Une structure :

  • Un État-Major,
  • 1 section de Maquis à Belledonne (section Pelletier).
  • 16 groupes francs composés d’un chef et de douze hommes avec pour mission les sabotages, les exécutions et toutes les missions spéciales en ville.
  • 30 sections A à vocation de combat dans le Maquis, immédiatement mobilisables. Les hommes qui les composaient vivaient en alerte et devaient rejoindre le maquis en moins de 48h. La réalité atteignait 37 sections A.
  • 40 sections B à vocation de lever l’insurrection à Grenoble.
  • 20 sections C, territoriales et groupant les sympathisants actifs.
  • Une logistique,
  • Des contacts divers nécessaires à toute action dans la clandestinité.

Des hommes :

Les hommes du Maquis de l’Oisans étaient issus de la région grenobloise bien sûr, des troupes coloniales ou encore venaient de pays étrangers. S’y retrouvaient aussi des jeunes hommes de tout horizon qui, par fuite du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), par patriotisme, par idéal ou par une intention propre et secrète, prenaient le maquis. Voilà en partie ce qui peut expliquer la très grande disparité des hommes et de leurs orientations politiques : on y croisait des gens allant de l’Action française jusqu’au Parti communiste, des jeunes idéalistes et des plus âgés sans illusions, des désintéressés et des passionnés.
Mais un seul maître-mot imposé par le chef : neutralité et respect autour d’un combat commun. Et tous s’y retrouvaient.

Une formation :

Chaque chef de section désigné par le capitaine André Lanvin-Lespiau détenait auparavant son brevet de chef de section obtenu dans l’armée d’active. Cette qualification était l’assurance de compétence, gage de confiance et de responsabilité.
Les hommes passaient tous à la compagnie d’instruction du lieutenant Galand. Il existait également une section d’entraînement aux ordres du lieutenant Jacob.